Un ordinateur est un système de traitement de l'information programmable tel que défini par Alan Turing et qui fonctionne par la lecture séquentielle d'un ensemble d'instructions, organisées en programmes, qui lui font exécuter des opérations logiques et arithmétiques. Sa structure physique actuelle fait que toutes les opérations reposent sur la logique binaire et sur des nombres formés à partir de chiffres binaires. Dès sa mise sous tension, un ordinateur exécute, l'une après l'autre, des instructions qui lui font lire, manipuler, puis réécrire un ensemble de données déterminées par une mémoire morte d'amorçage. Des tests et des sauts conditionnels permettent de passer à l'instruction suivante et donc d'agir différemment en fonction des données ou des nécessités du moment ou de l'environnement.
Les données à manipuler sont acquises soit par la lecture de mémoires, soit en provenance de périphériques internes ou externes (déplacement d'une souris, touche appuyée sur un clavier, déplacement d'un stylet sur une tablette, température et autres mesures physiques…
. Une fois utilisés, ou manipulés, les résultats sont écrits soit dans des mémoires, soit dans des composants qui peuvent transformer une valeur binaire en une action physique (écriture sur une imprimante ou sur un moniteur, accélération ou freinage d'un véhicule, changement de température d'un four…
. L'ordinateur peut aussi répondre à des interruptions qui lui permettent d’exécuter des programmes de réponses spécifiques à chacune, puis de reprendre l’exécution séquentielle du programme interrompu.
L'histoire des ordinateurs remonte au xixe siècle avec des concepts tels que la machine à différences de Charles Babbage, sans suite directe. Alan Turing formalise mathématiquement la notion d'ordinateur en 1931. Les premières implémentations commencent à émerger au milieu du xxe siècle, notamment grâce aux travaux de von Neumann en 1945, et se développe rapidement avec l'avènement des transistors et des circuits intégrés, ce qui a permis la fabrication de machines plus petites, plus rapides et moins chères. Les années 1970 ont vu l'émergence des ordinateurs personnels, tandis que les années 1990 ont été marquées par l'essor d'Internet et de la communication en réseau.
Différents modèles d'ordinateurs
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Étymologie
Le mot « ordinateur » fut introduit par IBM France en 19551,2 après que François Girard, alors responsable du service publicité de l'entreprise, eut l'idée de consulter son ancien professeur de lettres à Paris, Jacques Perret. Avec Christian de Waldner, alors président d'IBM France, ils demandèrent au professeur Perret de suggérer un « nom français pour sa nouvelle machine électronique destinée au traitement de l'information (IBM 650), en évitant d'utiliser la traduction littérale du mot anglais computer (« calculateur » ou « calculatrice »), qui était à cette époque plutôt réservé aux machines scientifiques »3.
En 1911, une description de la machine analytique de Babbage utilisait le mot ordonnateur pour en décrire son organe moteur : « Pour aller prendre et reporter les nombres… et pour les soumettre à l’opération demandée, il faut qu'il y ait dans la machine un organe spécial et variable : c'est l'ordonnateur. Cet ordonnateur est constitué simplement par des feuilles de carton ajourées, analogues à celle des métiers Jacquard… »4.
Le professeur proposa un mot composé centré autour d'ordonnateur : celui qui met en ordre5 et qui avait aussi la notion d'ordre ecclésiastique dans l'église catholique (ordinant)6. Il suggéra plus précisément « ordinatrice électronique », le féminin ayant pu permettre, selon lui, de mieux distinguer l'usage religieux de l'usage comptable du mot7.
« IBM France retint le mot ordinateur et chercha au début à protéger ce nom comme une marque. Mais le mot fut facilement et rapidement adopté par les utilisateurs et IBM France décida au bout de quelques mois de le laisser dans le domaine public. »